Pierre de Bousquet de Florian

 

 

Jeudi 3 février 2011, préfecture d’Arras. Pierre de Bousquet de Florian, 57 ans, toussote. Un froid glacial nimbe la capitale historique du Pas-de-Calais. Et la splendide cheminée qui orne le salon où le haut fonctionnaire reçoit dégage une fumée particulièrement âcre. Alors, l’ancien patron du contre-espionnage tisonne, ouvre les fenêtres. Et fixe les règles du jeu : il ne s’exprimera pas publiquement, surtout pas sur Nicolas Sarkozy, qui lui a causé tant d’ennuis. Ce n’est pas grave, les faits parlent d’eux-mêmes.

 

Ce mercredi 7 janvier 2009, jour de Conseil des ministres, une source très proche de l’Élysée appelle, un par un, tous ses contacts dans la presse parisienne. Le message, adressé aux journalistes jugés de confiance, est toujours le même : « Tu as vu ? On a dégagé Bousquet, on l’envoie dans le Pas-de-Calais… » Clair, précis, vengeur. « Bousquet », c’est le préfet Pierre de Bousquet de Florian. Un grand type, à la fois raide et avenant, nature et secret, sarcastique et lucide. Un homme plus simple surtout que la double particule de son nom le laisserait supposer. Ce 7 janvier, donc, il est violemment exfiltré des Hauts-de-Seine, département chéri par le président de la République, pour rejoindre Arras et les plaisirs du Nord de la France. Statutairement, c’est une promotion. Il devient préfet hors classe. Mais, dans la haute administration, personne n’est dupe. PBF – on le surnomme par son acronyme – paie l’addition de l’affaire Clearstream. Il n’aura passé qu’un an et demi dans les Hauts-de-Seine. Et son parcours dit tout de sa disgrâce : cinq ans à la tête de la Direction de la surveillance du territoire, le contre-espionnage français, dix-huit mois à Nanterre, et maintenant le Pas-de-Calais. D’habitude, on emprunte plutôt le chemin inverse. C’est une claque, et un vrai message.

D’où ce coup de fil auprès des rédactions, émanant du premier cercle de la Sarkozie, histoire de souligner la déchéance de PBF. Du reste, il y aura bien quelques articles dans la presse. À Arras, Bousquet de Florian vit maintenant dans une belle préfecture, au cœur de la vieille ville. Une vaste cheminée chauffe l’immense salon de réception, en hiver. L’homme a pris à bras-le-corps les difficultés du département, et elles sont nombreuses. Il est apprécié des élus, a gardé tous ses contacts dans les hautes sphères. Mais il ne veut pas s’exprimer sur son sort personnel. Il n’est pas du genre à s’épancher, et puis, surtout, il appartient toujours à la haute administration. Il s’est pourtant confié à ses proches, à ses relations de la « préfectorale », cette grande maison qui, aujourd’hui, craint Nicolas Sarkozy et ses méthodes expéditives. À chacun, il a fait part de sa rancune, dénoncé les mesures « vexatoires » dont il a été l’objet, cette terrible « volonté d’humiliation » de Nicolas Sarkozy. « Il m’a tellement maltraité », dit-il souvent. Le pire, ce sont ces accusations de déloyauté, qui l’ont profondément blessé. Il n’a pas de mots assez forts pour fustiger le « mépris » présidentiel pour ce grand corps de l’État qu’est l’administration préfectorale, dire son regret de voir le chef de l’État « casser tous les corps intermédiaires », préfets, magistrats, conseillers d’État, diplomates…

PBF paie donc le prix de ses supposées accointances. C’est un aristocrate, énarque, présent dès 1995 dans l’équipe de Jacques Chirac à l’Élysée, en tant que conseiller technique chargé de l’outre-mer et de l’aménagement du territoire. Il sera même son représentant spécial dans la principauté d’Andorre. Il a connu Dominique de Villepin lors de ses études, sans pour autant devenir son ami. Deux intelligences aiguës issues d’une certaine France, deux façons de faire, au service d’un seul homme. PBF est nommé en septembre 2002 patron de la Direction de la surveillance du territoire, le contre-espionnage français, à l’orée du second mandat de Jacques Chirac, qui voulait un homme « sûr » à la tête de la « ST ». Un poste stratégique, aux confins de la politique, des affaires, de la diplomatie, où l’on sait tout sur tout. Mais où l’on dépend d’un homme : le ministre de l’Intérieur. En l’occurrence, Nicolas Sarkozy.

C’est peu dire que celui-ci n’apprécie guère les nominations qu’il ne contrôle pas. Certes, sa garde rapprochée veille sur ses intérêts, les Squarcini, Lambert, Péchenard… Des policiers volontaires, compétents, et surtout dévoués. Mais le secteur du renseignement lui échappe. Yves Bertrand règne encore sur les Renseignements généraux (RG). La DGSE, les services secrets extérieurs, n’est pas de son ressort, puisque rattachée à la Défense. Et voilà maintenant qu’on l’oblige à cohabiter avec PBF… C’est que, côté chiraquien, on ne veut rien céder à l’impatient, il faut éviter que l’ambitieux Sarkozy prenne trop d’importance. Surtout, l’ancien bras droit d’Édouard Balladur ne doit rien savoir de certains secrets de famille. Dès l’arrivée de Pierre de Bousquet de Florian à la DST, dès ses premiers rendez-vous avec son ministre de tutelle, le ton est donné : « Vous m’avez été imposé », lance Sarkozy, qui finira par tutoyer, comme d’habitude, son interlocuteur. Pas PBF, peu susceptible d’être séduit par un personnage qui, selon la description qu’il livre alors à son entourage, « exige une adhésion totale, qu’on lui soit inféodé ». Mais il fait son travail, en évitant de prendre des risques inutiles. Bref, il agit en professionnel, de l’avis de ceux qui ont bien connu cette période trouble. En tout cas, jusqu’à l’affaire Clearstream…

En avril 2004, Dominique de Villepin est nommé ministre de l’Intérieur. À son tour, il a autorité sur la DST. Nicolas Sarkozy, lui, est désormais à Bercy. Il n’est plus protégé par sa cohorte de fidèles, ne sait pas tout ce qui se trame. En juillet 2004, PBF accompagne Dominique de Villepin à Londres, pour un voyage officiel. Sur le tarmac de l’aéroport militaire de Villacoublay, son ministre lui glisse à l’oreille : « Qu’est-ce que c’est que cette affaire de corbeau de Clearstream ? Regarde ce qu’il y a derrière. » Des listings circulent, quelques initiés, journalistes, policiers, politiques, s’en délectent… On y trouve de supposés comptes occultes attribués à des personnalités, dont Nicolas Sarkozy. Des courriers anonymes ont été adressés quelques semaines plus tôt au juge Renaud Van Ruymbeke, relayant les accusations d’un corbeau, toujours à l’appui de ces listings, que la presse commence à évoquer. Mais Villepin se garde bien d’en dire plus à PBF. Pas un mot sur la réunion du 9 janvier 2004, six mois plus tôt, au cours de laquelle Jean-Louis Gergorin, haut dirigeant d’EADS – le fameux corbeau – est venu parler à Villepin des listings falsifiés. Pas un mot non plus sur l’enquête parallèle confiée alors au général Philippe Rondot par ce même Villepin, rien encore sur les premières investigations du militaire qui évoquent déjà l’hypothèse d’un montage. PBF est en terrain très miné, mais il ne le sait pas encore. Alors, dès son retour de Londres, il s’exécute. Il fait procéder à de discrètes vérifications.

Le 22 septembre 2004, le préfet avise son ministre. Interrogé comme témoin lors du second procès Clearstream, en mai 2011, le haut fonctionnaire va décrire le flou de la situation dans laquelle il se trouvait. Il se doute bien, en septembre 2004, que Gergorin est l’auteur des missives anonymes. « Pas de certitude, mais, légère nuance, une conviction […] ; pas le fruit d’un raisonnement scientifique, mais on était assez sûrs de nous […] ; c’est toute la différence entre une information orale qu’on partage et un document écrit qui peut rester dans une affaire où tout le monde est prompt à porter plainte pour diffamation ou dénonciation calomnieuse. » Durant toute cette période, Sarkozy est tenu au courant des investigations par le patron de la DST : « Je l’ai fait d’initiative, par loyauté, M. Sarkozy ayant été mon ministre avant M. de Villepin. »

Reste que Sarkozy est fou furieux. « Vers la mi-octobre, déclare PBF à la barre, j’ai reçu plusieurs appels un peu pressants, qui me furent désagréables, de Nicolas Sarkozy. Ses reproches tenaient en trois points : 1. La DST aurait rédigé un rapport l’innocentant dans Clearstream, ce qui n’est pas exact. Si ce rapport avait existé, il serait sur la place publique. 2. Selon l’article 40 du Code de procédure pénale, nous aurions dû saisir la justice. Mais j’estimais ne pas disposer de suffisamment d’éléments probants. De plus, cela aurait exposé notre source. Et il existe une règle d’airain dans nos services : on ne trahit pas une source. Celle-ci était, de surcroît, bonne et ancienne. 3. Il fallait purger la campagne présidentielle de ses miasmes. J’ai recommandé à mon ministre de rencontrer Nicolas Sarkozy pour en sortir. Cet entretien a eu lieu. À cette occasion, j’ai été de nouveau mis en cause vigoureusement sur le terrain de la loyauté. Il est très difficile de se défendre contre pareille accusation. »

De fait, il ne semble pas que PBF ait joué ce double jeu dont l’accusent les sarkozystes. Il a donc rendu compte de ses enquêtes à Michel Gaudin, le directeur général de la police nationale, un intime de Claude Guéant, directeur du cabinet de Sarkozy place Beauvau. Bousquet a de l’estime pour Michel Gaudin, ce dernier lui doit même d’avoir conservé sa place : Villepin voulait absolument s’en débarrasser, et Bousquet avait plaidé sa cause avec succès. En tout cas, le 15 octobre 2004, une entrevue entre Sarkozy et Villepin est organisée. Cela se passe mal. Les deux hommes, rivaux de toujours, s’écharpent, et PBF se trouve coincé entre eux. À l’issue de la réunion, il est convenu que Bousquet de Florian saisisse la justice de la falsification des listings. Ce qui est fait, le 25 octobre 2004.

Mais Sarkozy, touché par ces accusations, a aussi senti tout le potentiel de l’affaire. Se poser en seule victime, cela peut rapporter gros auprès de l’opinion publique… et porter un coup fatal au rival honni. Peu importe, au fond, que Villepin ait eu ou non un rôle actif dans la machination. Nicolas Sarkozy, en fin tacticien, va donc jouer avec habileté de la situation. Deux hommes vont en faire les frais, outre Villepin lui-même : le juge Renaud Van Ruymbeke, intoxiqué par Gergorin, et Pierre de Bousquet de Florian, à qui il reproche de ne pas l’avoir tenu au courant de la manipulation. Mauvaise pioche pour le patron de la DST : en mai 2005, Sarkozy est de retour place Beauvau. Bousquet de Florian va le voir, lui dit qu’il a besoin de sa confiance. Mais il se heurte à de puissants intérêts.

Avec Sarkozy, c’est la franc-maçonnerie qui fait aussi son come-back aux affaires. Alain Bauer, ex-grand maître du Grand Orient de France ; Émile Pérez, ancien secrétaire général du principal syndicat des commissaires de police ; Henri Proglio, patron de Veolia ; Alexandre Djouhri, intermédiaire controversé et puissant aux talents multiples… PBF n’est pas de cette caste, il ne fréquente pas les coteries, encore moins les maçons. Il stigmatise même leur mainmise sur le pouvoir, jusqu’à ce concours des commissaires, dont il dénonce un jour le trucage par un réseau franc-maçon lors d’une grande réunion à la DGPN. Il découvrira vite que la plupart des participants étaient des « frères trois points »… Une délégation de policiers influents viendra même le trouver pour lui expliquer qu’il valait mieux qu’il oublie cette histoire de concours truqué. Évidemment, il suscite quelque courroux. On lui demande aussi de congédier Jean-François Gayraud, brillant commissaire de la DST. Son seul tort, apparemment : en savoir trop sur le numéro deux des RG, sarkophile convaincu, Bernard Squarcini, et notamment ses relations avec Djouhri, ou avec Proglio. PBF résiste, mais il n’a pas de protecteur. Gayraud paiera les pots cassés et devra quitter la DST.

Villepin, devenu Premier ministre, soutient encore PBF, mais pour combien de temps ? Quand Bousquet de Florian se rend place Beauvau, il entend toujours le même refrain, de plus en plus insistant, voire menaçant : « Pierre, il faudra que vous choisissiez, il faudra vous mouiller, ne plus vous tenir à l’écart… », lui dit Sarkozy. Mais PBF s’entête à rester sur une prudente réserve, une seconde nature chez lui. Courant 2004, alors que Sarkozy, ministre des Finances, présidait le département des Hauts-de-Seine, il refusa même les propositions réitérées de Claude Guéant : « Viens voir le ministre au conseil général, viens déjeuner… » De la distance, toujours. Un peu d’inconscience, aussi. Mais Bousquet ne voulait pas se trouver en porte-à-faux vis-à-vis de son ministre de tutelle de l’époque, Dominique de Villepin.

À partir du début de l’année 2007, il apparaît de plus en plus évident que ses jours sont comptés. Naïf, PBF ne se prépare pas de point de chute, n’essaie pas de se recaser, ne négocie aucun poste. Lui, il veut réussir la fusion DST-RG, dont il a eu l’idée, il veut rester à la barre, même après la présidentielle à venir, même quand Nicolas Sarkozy sera à l’Élysée. Finalement, il connaît mal le futur maître de la France.

Le 1er février 2007, plus d’un millier de fonctionnaires de police sont rassemblés au Paradis Latin, le célèbre cabaret parisien, pour fêter les cent ans de la police judiciaire parisienne. Martine Monteil, patronne à poigne de la PJ, dans son allocution publique, souhaite à son ministre pour 2007, « à titre personnel », de pouvoir faire autant pour le pays qu’il a fait pour la PJ. Elle rêve même que le « courage et l’énergie » de Nicolas Sarkozy soient mis demain « au service de la France ». On ne saurait être plus clair. Applaudissements frénétiques. Ambiance enfiévrée de précampagne, avec un Sarkozy en sueur, entouré des siens. Le champagne est de qualité, on se presse autour de lui, on l’admire, on l’aime. Il est heureux. Dans un coin, PBF. Seul, ou presque. À distance, encore. Sarkozy va le voir, l’encourage à se joindre à la liesse. Sans succès. Décidément, cet homme-là n’est pas fiable. Il faut s’en méfier. Et, très vite, lui faire voir du pays.

Sarkozy est élu, sans surprise. Dès juin 2007, Pierre de Bousquet de Florian est muté comme préfet des Hauts-de-Seine. Un joli poste. C’est intelligemment fait. Difficile du coup de parler de règlement de comptes. Mais Bousquet est placé sous étroite surveillance à Nanterre. Où il commet une nouvelle erreur regrettable : il sympathise d’emblée avec Patrick Devedjian, le président du conseil général, en guerre ouverte avec Isabelle et Patrick Balkany, plus sarkozystes que Sarkozy lui-même, et le propre fils du président de la République, Jean Sarkozy. « Bousquet de Florian est un type très bien, très intègre, rigoureux. Il l’a payé », confie Patrick Devedjian. Effectivement, un an et demi plus tard, en janvier 2009, voilà PBF prié de refaire ses valises, direction le Pas-de-Calais cette fois.

Depuis, chaque début d’année, là-haut, dans ce Nord dont il apprécie l’authenticité, bien loin des fastes parisiens, entre déplacements sur le terrain, réceptions d’élus et autres joies de la préfectorale, Pierre de Bousquet de Florian reçoit immanquablement les vœux de Patrick Ouart, l’ex-conseiller justice de Nicolas Sarkozy, resté très proche du chef de l’État. PBF ne lui a jamais répondu. Naïf, peut-être. Mais pas idiot.

Sarko M'a Tuer
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